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Photo du rédacteurVéronique

Un père

Remue ménage dans mon cœur.... il me revient à la mémoire, l'amour de mon père.





Cher papa,


En ce jour de fête des pères, je pense à toi.

Une marée de sensations m’envahit.


Je dois t’avouer que je n’ai pas beaucoup de souvenir de toi, de nous deux, durant mon enfance.

Il y a bien des photos, mais pas beaucoup d’images vivantes en tête.

Je sais que tu n’étais pas très présent à nous, tes enfants,

tu faisais ton job de père,

responsable

du pain sur la table

et tu le faisais bien,

tu as assumé.




Des flashs me reviennent, de tes colères et de ton impatience

devant mes quelques difficultés scolaires,

devant mes incapacités,

face à tes incompréhensions

et à ta sensation de ne pas pouvoir m'aider parfois.


J’en ai gardé des traces longtemps,

des peurs, des intimidations,

la sensation pénible de n’être jamais à la hauteur,

de ne jamais en faire assez...

tout cela s'est gravé dans mon système de croyances.




Aujourd’hui, avec le recul et le privilège de l’âge qui me fait regarder les choses avec plus de détachement,

je sais que tu as fait ce qui était possible pour toi,

que tu nous as aimés de tout ton cœur,

que toute ta vie a été tournée vers nous et pour notre sécurité.


Je sais que tu m’aimais profondément

mais je pense que les jours où tu me grondais, où tu semblais si mécontent, où tu explosais même, je n’ai probablement pas ressenti cet amour

et je ne t’en veux nullement.


Tes colères grondantes qui me paralysaient étaient le fruit de tes propres douleurs et de ton sentiment d’impuissance face à certains aléas de la vie…




Je sais maintenant que ce qui est à guérir nous appartient.

Il m’appartenait d’aller me mettre en paix avec mes manques, avec toutes les fois où je me suis sentie blessée, non désirable, et parfois non-aimée.

Toutes ces blessures…

C’est la vie.


"La vie passe vite" m’as-tu dit peu de temps avant de passer de l’autre côté du voile.




A présent, « je suis grande »,

je sais la peur, et la charge, et la montagne d’inquiétudes qui devaient être tiennes,

je sais et je te remercie

pour notre parcours ensemble

depuis le début

sans rien exclure.




Quand je suis devenue mère, tu m’as aidée à porter ma vie - qui était loin d’être simple - tu m’as soutenue sans failles, tu m’as montré ton amour sans limites.


Ton caractère n’a pas changé mais moi je le vivais autrement car je voyais l’amour et ta capacité de bienveillance inconditionnelle.


Tu as été une véritable image paternelle pour mes enfants, tu leur as donné le temps et l’attention que tu n’avais pas pu me donner pleinement lorsque j’étais moi-même enfant.




Aujourd'hui, en recevant, dans mon cabinet, des pères de tous âges qui se confient et qui me parlent de leur famille, je te comprends mieux.


Je vois à travers leurs yeux ce que cela représente d’être un père


et c’est beau,


pas simple,


pas toujours confortable,


exigeant,


déstabilisant,


parfois décourageant,


mais tellement riche !




Alors pour tous ces pères

et pour toi,

et pour tous ceux qui font office de père,

qui acceptent de jouer ce rôle,

j’envoie un océan de gratitude et de compassion.


Car VOUS, les pères, "faux-pères" et beaux-pères, le méritez amplement,

car vous faites généralement de votre mieux

et ce mieux peut changer d’un jour à l’autre.


Du fond du cœur, osez vous aimer !


Ne craignez pas d’être faibles ou imparfaits,

n’ayez pas peur de ne pas être à la hauteur.


Vous êtes à la hauteur, à partir du moment où c'est votre Coeur qui vous guide !


Et à défaut d’avoir confiance en vous,

ayez confiance dans le processus même de la vie et de son évolution,

tout est juste,

tout est là pour nous faire grandir…


La vie va, la vie avance, et nous avançons avec elle !



Merci papa,


car même si parfois c’était maladroit,

tu m’as laissée devenir la personne que je voulais être

et tu m’as portée quand c’était nécessaire.


Et je crois que c’est cela, ÊTRE PERE


Je t’aime et je t’aimerai toujours



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